INAUGURATION de LA GALERIE, Galerie d'Art Contemporain du lycée Anguier le 1er octobre à 17h30
EXPOSITION SAMUEL BUCKMAN DU 1er OCTOBRE AU 22 OCTOBRE 2021.
Exposition présentée dans le cadre du Dispositif de De visu, le dispositif a été mis en place par le Rectorat de l’Académie de Normandie et la DRAC Normandie.
L’inauguration d’une galerie d’art au lycée Anguier est un signe fort de l’engagement d’un établissement d’enseignement secondaire inscrit en Territoire rural éducatif qui à pour ambition de devenir un PÔLE ARTISTIQUE ARTISTIQUE à l’échelle de l’Académie.
Le Lycée Anguier est le seul établissement du Nord du département à proposer un cycle complet d’enseignement des Arts Plastiques de la seconde option arts plastiques à la spécialité en première et en terminale, ainsi que les options. Mais aussi un enseignement du théâtre en seconde, première et terminale, bénéficiant du partenariat avec le théâtre des Charmes. A ces disciplines s’ajoute l’enseignement en spécialité et en option de la LLCE (Langues et cultures de l’Antiquité).
Cet engagement pour la démocratisation de la culture a été mené sur le long terme au lycée Anguier.
Le lycée Anguier a toujours eu un projet d’établissement où l’enseignement de la culture a été un axe majeur, que ce soit en arts plastiques mais aussi en théâtre. Depuis 2010, il a développé, chaque année, un ensemble de manifestations, d’ateliers, de workshop, rencontres avec les artistes à destination des élèves. Depuis 2012, dans le cadre du Printemps des poètes, il met en place la NUIT VIDÉO POÈSIE, donnant la possibilité aux élèves de concourir pour les différents prix récompensant les meilleures réalisations en art vidéo. Mettant en correspondance la poésie, le théâtre, la danse. En 2014, l’établissement a concouru, pour représenter la Haute-Normandie au niveau national pour le prix de l’excellence du projet artistique scolaire.
Le lycée a organisé de nombreuses expositions accueillant des œuvres du Frac Normandie Rouen , en partenariat avec la ville de Eu et en programmant des expositions dans la ville, dans la vallée ainsi qu'en organisant des résidences de création de plasticiens dans la chapelle du collège des Jésuites de Eu. Mais aussi en accueillant et exposant de nombreux artistes dans le cadre des dispositifs régionaux Regards et académique, De Visu. Tout ceci sans compter les professionnels des métiers de la création qui chaque année, viennent présenter leurs parcours, leurs œuvres dans le cadre du dispositif original « un artiste, un parcours, une œuvre ».
L.A GALERIE donnera donc la possibilité de présenter des expositions tout au long de l’année de plasticiens, mais aussi de créateurs des autres disciplines artistiques, d’alterner avec des expositions des élèves de toutes les sections. Ce sera aussi un lieu de présentation des métiers artistiques, outil indispensable pour l’orientation des élèves. Il s'agira d'un espace qui donnera aux élèves la possibilité de réfléchir à la mise en scène des œuvres, de travailler aux compétences orales concernant la médiatisation des œuvres, qui permettra aux d’élèves d’arts plastiques d’accueillir les élèves de tous l’établissement et demain la volonté d’ouvrir au public extérieur au lycée. L’espace de la Galerie pourrait donner aussi l’occasion d’organiser des manifestations ponctuelles, de lectures, de concerts.
L.A GALERIE sera un outil de grande qualité pour présenter les problématiques de la création contemporaine aux élèves des sections artistiques et à l’ensemble des élèves du lycée.
L.A GALERIE serait la première galerie consacrée à l’art contemporain, installée dans un lycée, en Haute-Normandie.
Samuel Buckman est né en 1972 à Saint-Omer, à l’orée des marais de l’Audomarois où l’on cultive encore des choux-fleurs et des artichauts – deux fleurs qu’il aime cuisiner et manger. Après une vingtaine d’années passées dans un trou noir, il naît une seconde fois en 1992, lorsqu’il entre à l’École des Beaux-Arts de Dunkerque.
Il vit maintenant à Caen, en Normandie, et s’évade quelques fois à la découverte de nouveaux horizons, même s’il conserve au fond de lui un grand attachement aux paysages du Nord. Il aime travailler avec d’autres pour expérimenter de nouvelles énergies, comme au sein du collectif d’artistes CLARA, ou avec la danseuse et chorégraphe Viviana Moin avec qui il explore le champ de la performance, et esquisse d’autres formes de dialogue artistique avec des autrices comme Perrine Le Querrec, Mélanie Leblanc ou Albane Gellé. Il aime aussi les résidences artistiques qui sont prétextes aux rencontres pour enrichir et déplacer ses projets.
Lorsqu’il est seul, il marche dans des zones portuaires, des chantiers désaffectés ou à travers champs, comme dans les films de Bruno Dumont. Durant ses déambulations, il filme la danse des objets inertes que le vent anime, ramasse des objets rebuts, clous rouillés, cornets de frites, tessons de céramique et billes en tout genre porteurs d’un « potentiel possible ». Il dessine chaque jour, sans préméditation. Chaque dessin est un cri. Ses œuvres sont autant de prélèvements de vie, aléatoires parfois, tranquillement fragiles.
« ... toute l’invention consiste à faire quelque chose de rien.» Racine, Préface de Bérénice
Me défiant de l’image, je m’attache à créer les conditions de la vue : rester entr’ouvert pour espérer (risquer) entrevoir le monde. Je travaille sans préméditation, dans l’élan d’une promenade, en récoltant des objets rebuts, en me laissant traverser par une rencontre ou un mot... Je demeure dans une économie, tant de l’objet, du regard que du geste. Les matériaux sans valeur - des médicaments devenus substances à dessiner, des clous rouillés assemblés en sculpture, une poutre, de la cendre, un cageot, une pièce de puzzle - une fois reconsidérés par et dans le geste, constituent la matrice d’une recherche plastique poursuivant la modestie des formes au détriment du manifeste. Ces formes toujours modestes rejoignent tantôt le champ de l’installation, de la sculpture, quand il ne s’agit pas de photographies, de vidéos ou de dessins. Le geste, résolument, ouvre. Depuis 2012, j’éprouve et explore un travail de dessin au quotidien, dans une forme de commande adressée à moi même : réaliser un dessin par jour et le publier. Ces feuilles constituent autant de traces de ce qui surgit ou s’enfuit, de ce qui advient ou disparait, de ce qui nous traverse. Elles offrent quelques fragments ou sédiments d’un monde qui n’apparait que dans l’instant suspendu d’une vision. Modestes et discrètes, les formes que je propose s’efforcent de révéler autant de points sensibles, à l’image du punctum évoqué par Roland Barthes, cet élément qui part de l’œuvre « comme une flèche, et vient me percer », envisagé encore comme «piqûre, petit trou, petite tache, petite coupure – et aussi coup de dés». Fin 2019, j’ai initié une nouvelle voie de recherche, une ouverture à la peinture que depuis longtemps je m’étais formulée, revenant à une pratique que j’avais mise de côté lors de ma troisième année à l’école des beaux-arts en 1994 au profit de la photographie, de la vidéo, du volume et du dessin.
Je peins comme je dessine chaque jour, dans une forme d’attention aiguë doublée ici d’une lenteur essentielle, vecteur d’une sédimentation nourrie de tensions, de soulèvements, de télescopages, de réminiscences, de projections, d’inconnues. Mes premières peintures se nourrissent de bruissements et de ruminations de notre monde contemporain, dans un partage avec la pensée d’auteurs et de chercheurs travaillant sur des notions en mouvement, récurrentes et pourtant en perpétuelle mutation : la pauvreté, le travail, la fragilité du vivant, les flux migratoires, l’impermanence... Mon travail s’élabore également d’un rapport ouvert au langage, politique, poétique, équivoque. La graphie des mots a laissé les formes du dessin advenir au- devant de glacis superposés, premier pas vers la géologie de la peinture.
Le tumblr de l'artiste : https://samuel-buckman.tumblr.com/