Le lycée Anguier, présente l’exposition Monuments de chagrin du plasticien Mathieu Douzenel. Elle aura lieu du 5 novembre au 18 décembre 2020 dans la salle de restauration du lycée
L’exposition s’inscrit dans un dispositif nommé De visu, initié par l’académie Rouen/Caen et la Drac Normandie. Ce dispositif vise à accentuer la présence de plasticiens et d’œuvres contemporaines dans les établissements de la région Normandie. Et mettre ainsi l’œuvre en face à face avec l’élève et le personnel. Et donnant lieu à des rencontres avec l’artiste.
Monuments de chagrin est le titre d’une série du jeune photographe Mathieu Douzenel, qui, dès 2018 s’est lancé dans l’inventaire photographique non exhaustif de bunkers construits par les forces allemandes pendant la seconde guerre mondiale, sur tous le littoral français de la frontière belge à la frontière espagnole.
Ici, on nous parle d’un conflit qui a opposé des humains, des traces de celui-ci qui subsistent sur le territoire, d’une série de constructions sur le littoral, en béton renforcé, qui étaient destinée à contrer la venue des alliés.
D’une confrontation venue ou à venir, de certains d’entre-eux qui ont subis les foudres vengeresse des forces venues délivrer un pays occupé.
Le bunker témoigne toujours de ce temps, il a perdu, sa fonction initiale et parsème le territoire au même titre qu’un phare abandonné. Il devient un point de repère pour les habitants, qui vont se promener près du bunker du Hourdel, par exemple. Au fur et à mesure des années, ils en sont devenus presque sympathiques à tel point que l’on ne cherche pas à les déplacer, à les détruire. Ils font partie de notre environnement. Ils font parties de nous. Ils sont nos voisins.
Ils sont émergents dans les paysages, pour certains colossaux, monumentaux, ils sont sculptures progressivement dégradées par l’érosion, les intempéries.
Ils trouvent d’autant plus de sens, la veille de la célébration de l’armistice, nous rappelant qu’ils ont été élevés par des humains, qui ont vécus à l’intérieur, ont souffert et nous amène à nous poser la question de la douleur. Etait-elle vraiment différente de celle qu’on vécu les français occupés et les alliés ?
Ces corps contraints dans une gangue de béton, nous pose la question du corps confiné, du corps angoissé, du corps attaqué et sont peut-être une métaphore de notre territoire actuel, de notre réalité.
Le site de l’artiste : http://mathieudouzenel.com/fr/accueil.html
Du fait des protocoles sanitaires, l’œuvre sera présentée dans le cadre d’une exposition sans vernissage.